On peut aussi utiliser des pierres plus courtes, mais plus lourdes (‘D’ et ‘E’), pour le même effet de levier. C’est ainsi que les tours des châteaux sont construites, creuses au centre,(‘F’) mais les murs sont très haut et suffisamment lourds pour que les pierres qui font saillie puissent supporter les chemins de ronde en périphérie.

 

Dans le cas d’une sphère, on comprend que plus le point de bascule s’écarte de l’axe de la sphère et plus la difficulté s’accroit. C’est ce pourquoi les boules d’Utrecht ont une assise plutôt grande et qu’on a triché sur la courbure de la partie inférieure laquelle est plutôt conique. De gros éclats de pierre à la base de l’ouvrage cachent cette déformation.

Bien entendu, mes boules naturelles et bios ne présentent pas ces caractéristiques…

Le Jardin des Boules.

Je ne sais pas si vous allez me croire, mais il pousse des boules de pierres dans mon jardin.
Probablement un ancien champ de patates, abandonné jadis, par un agriculteur inopérant, chacun sachant que les potagers, laissés en friche, ne produisent que des roches !
Le technicien qui opère le radar géologique est formel, il y a de grandes sphères composées de roches sédimentaires qui, l’érosion aidant, sont en train de révéler leur présence . Mais voyez plutôt l’image !
Au fond, c’est un peu comme la chaussée des géants qui l’avoisine, il suffit d’un bête volcan qui a raté son entrée dans l’histoire il y a 300 millions d’années et un brin de vent, de pluie, de cycles de gel et dégel pour que des bijoux du sous-sol se révèlent !
Si ?
Ou alors quelqu’un a triché…
Mystère géologique ou mystification ?
Je vous en laisse seul juge !
Mais, vous m’accorderez bien le bénéfice du doute ?
Mais, juste pour l’exercice, visionnons béatement admiratifs, ces quelques images d’un jardin à Utrecht aux Pays-Bas.
Ces grandes sphères ont été créées à partir de pavés de récupération. Imaginons comment les constructeurs ont pu contourner les règles les plus élémentaires de la physique. Je l’exprime ainsi, quelque peu admiratif, parce que fabriquer des sphères avec des pavés, présente des difficultés certaines. Voyons lesquelles…

Les sphères du jardin d'Utrecht aux Pays Bas. Une réutilisation remarquable de pavés recyclés.

Une question d'équilibre

Quand on empile des pierres, des pavés ou des briques par exemple pour construire un mur, elles se trouvent directement les unes au-dessus des autres. Mais pour construire une sphère, on doit les décaler du centre vers le pourtour. Dans l’exemple ci-haut, la brique ‘B’ va tenir sur la brique ‘A’ tant que vous ne la pousserez pas au-delà de la moitié de sa longueur. Par contre, à cette position, la moindre charge supplémentaire (la brique ‘C’) fera basculer l’ouvrage. Même en utilisant de la colle ou du mortier, ce genre d’assemblage restera fragile.

Un procédé, l’encorbellement, inventé il y a fort longtemps, permet de contourner cette difficulté. Il suffit d’allonger les briques des niveaux supérieurs, en sorte que la partie intérieure soit plus longue et donc aussi plus lourde que la partie extérieure.

 

Je vous propose donc de démonter cette grande boule, laquelle est pratiquement sortie du sol, pour voir ce qu’elle a dans le ventre. Dès le premier abord, on constate que de nombreux végétaux spécialisés s’y sont installés, mais, sans ma permission, cela va de soi. On dit que la nature a horreur du vide, pourtant, je jurerais que cette boule est bien pleine. M’enfin, comme dirait Gaston…

Premières constatations, les plantes qui se sont installées vivent dans trois biotopes distincts, allant du plus basique au plus acide avec un entre-deux de ph neutre…entre les deux (Oui, je sais; en plein milieu, c’est fou, hein ?) Je remarque aussi deux minéraux qui forment cette boule composite, de la pierre sédimentaire de couleur claire et de l’ardoise noire, un hasard ? Je ne crois pas…

Certaines pierres n’adhèrent pas à l’ensemble, je pourrai donc les enlever pour regarder à l’intérieur….   Suspense !  Bon déjà, ce sera tout un boulot d’arracher toute cette savane aux noms imprononçables !

Ou alors, un peu d’herbicide ?  Non, mais, qu’ai-je donc fait pour mériter ça ?  Le gazon y était si beau !

Hébé, quel travail quand même, si certaines pierres étaient lâches, la plupart sont liées. C’est comme si on les avait assemblées avec du mortier, comme les murs de ma maison, tiens. Ce qui est improbable vu que le briqueteur qui a effectué le travail chez moi est à la retraite.

L’intérieur est d’une matière plus tendre, granuleuse, relativement lourde et relevée d’un iota de compost, je vais la garder pour mettre dans mes boites à fleurs, tiens. Ce sera un excellent substrat et gratis avec ça !

Dans la famille, on est champion de la récup !

 

 

Bon, voilà autre chose !   Les pierres d’ardoise sont liées par une sorte de mortier, un peu comme celui que j’utilise pour coller la céramique. Le bizarre se le dispute l’étrangeté, d’autant plus que cet assemblage est contenu dans un grillage métallique…

Je serais un brin conspirationniste que j’invoquerais la présence des extraterrestres.

Je le savais, ce fruit de l’écorce terrestre à un noyau avec trois ailes et donc trois compartiments distincts en plus du cœur en forme de trèfle.

Il faut le faire quand même ! Cependant, j’ignore pourquoi le ph des différentes sections est si différent. En tout cas, les plantes, pas folles, se sont installées là où le biotope leur convenait.

Incidemment vous remarquerez que les plantes n’étant plus présentes, j’ai mis des morceaux de foam ou du papier journal dans les ouvertures, pas question de gâcher un beau média de culture, excellent conseil reçu jadis d’un journaliste au journal La Presse ! J’en suis à un mètre cube et je n’ai pas fini de vider…

 

Tant que j’y pense, je vais mettre des numéros sur les pierres, au cas où je voudrais réassembler le bazar, on n’est jamais trop prudent… Imagine un peu qu’un voisin ait, dans un fugitif moment d’égarement, égaré le turc-machin et vienne réclamer son bien…